Développer les SAF : le pari d’avenir de Safran et TotalEnergies
Engagées dans un processus de réduction de leur empreinte carbone, les deux entreprises ont récemment signé un partenariat stratégique pour accélérer la réduction des émissions de CO2 du secteur aérien. Ce partenariat vise, à court terme, à obtenir une compatibilité des moteurs actuels avec un taux d’incorporation allant jusque 100 % de SAF et à plus long terme, optimiser l’efficacité énergétique et environnementale des couples moteurs/carburants.
Safran : un acteur essentiel d’une aviation plus durable aux côtés de TotalEnergies
« Safran travaille très fortement à réduire son empreinte environnementale, tant au niveau de ses activités que de ses produits, explique Nicolas Jeuland, Prospective manager "Aviation environmental impact assessment and low carbon fuels" chez Safran. Notre rôle est non seulement de montrer l’exemple pour embarquer dans notre suite toutes nos parties prenantes, mais aussi de lever les verrous technologiques susceptibles de freiner le développement des SAF. » Aujourd’hui, tous les aéronefs existants sont compatibles avec les SAF à hauteur de 50 % de taux d’incorporation. Safran et TotalEnergies veulent aller plus loin et travaillent donc main dans la main pour lever cette limite et pouvoir atteindre un taux d’incorporation de 100 % dans les moteurs. On estime que les SAF, incorporés au taux maximal (100 %) permettraient de réduire jusqu’à 90 % les émissions de CO2, ce qui répondrait pleinement aux objectifs communs des deux entreprises en matière de décarbonation.
Nous sommes heureux de nous associer à Safran pour contribuer à relever, ensemble, le défi de la décarbonation du secteur aérien. Cette alliance stratégique participe à l’émergence d’une filière française de carburants aériens durables et à l’électrification de l’aéronautique. TotalEnergies est résolument engagé à réduire ses propres émissions de carbone et à accompagner ses clients à en faire de même en leur proposant des solutions technologiques innovantes et adaptées. Nous avons la conviction qu’une coopération de l’ensemble des acteurs du secteur aérien est nécessaire pour atteindre les objectifs de transition énergétique vers la neutralité carbone
Anticiper les réglementations en matière de carburant durable
Cependant, ce projet de R&D très ambitieux porte sur le long terme. Car à l’heure actuelle, les SAF ne représentent environ que 0,01 % de la consommation de carburant. « Safran ambitionne de dépasser les 35 % d’incorporation pour ses essais de réception moteur à horizon 2025. Mais, au-delà de cette échéance proche propre à Safran, nous voulons être prêts pour le déploiement plus large au niveau mondial de ces carburants durables et préparer nos futurs produits à des taux d’incorporation proches de 100 %. Les règlementations locales vont de plus évoluer à des rythmes différents, certains pays vont probablement imposer des taux assez hauts relativement vite, comme la Suède où le recours à l’aviation pour les déplacements est très répandu et difficilement substituable. »
Des essais moteurs avec des carburants durables chez Safran
En parallèle de ce projet de R&D, TotalEnergies fournit à Safran du SAF pour ces essais moteurs sur ses sites en France. Début septembre, un premier succès a été enregistré : la rotation d’un moteur d’hélicoptère Malika 2 avec 100 % de SAF issu d’huiles de cuisson usagées (HEFA - Hydroprocessed Esters and Fatty Acids. Pour en savoir plus sur les SAF, consultez cet article). « Cette réussite permet d’envisager des campagnes de vols d’essai dans les mois à venir », se réjouit Nicolas Jeuland. Un premier pas opérationnel vers le développement des SAF dans la filière aéronautique !
Quelle feuille de route pour les SAF en Europe ?
Certains pays de l’Union européenne avaient déjà établi, à horizon plus ou moins proche, des feuilles de route en matière de taux d’incorporation de SAF. Tous ces taux vont s’harmoniser grâce au Fit for 55 : ces propositions règlementaires européennes ont pour but d’atteindre la neutralité carbone en 2050 et tenir l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % en 2030 par rapport à 1990. Les SAF sont inclus dans ce dispositif : le taux d’incorporation sera progressif, pour passer de 2 % en 2025 à 20 % en 2035 jusqu’à 63 % en 2050.